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L’Année dernière j’ai visité le musée national de l’histoire des Afro-Américains à Washington D.C. Un passage très marquant était l’exhibition réservée à Emett Till , un jeune garçon de 14 ans sauvagement battu défiguré et tué en 1955 dont la mort et les funérailles au cours desquelles la maman a exigé que l’on expose son corps à déclenché un mouvement qui aboutira des années plus tard à l’abolition des lois ségrégationnistes. Ce qui a le plus retenu mon attention était une phrase de la maman d’Emett, Mamie Till qui deviendra un symbole de la résistance contre la ségrégation raciale eaux États-Unis. Elle a dit lors des funérailles de son fils: “il y a deux mois j’avais un bel appartement à Chicago. J’avais un boulot. J’avais un fils. Quand quelque chose arrivait aux Nègres dans le Sud je disais: c’est leur problème, pas le mien. Maintenant je sais à quel point j’avais tord. Le meurtre de mon fils m’a montré que tout ce qui arrive à qui que ce soit dans le monde, doit être l’affaire de tous”.
Ces propos m’ont rappelé des conversations que j’avais eu avec des proches qui n’arrivaient pas à saisir ou à comprendre pourquoi moi qui vit a des milliers de lieux d’un régime sauvage et sanguinaire comme celui ces Gnassingbe au Togo puisse autant me mêler d’une affaire qui ne me concernerait pas car n’étant pas une victime directe. Ce raisonnement est malheureusement celui de la majorité. Les gens pensent toujours qu’ils sont à l’abris de l’injustice, de l’oppression jusqu’à ce qu’eux même ou leur proches en deviennent victime et c’est souvent tard. Ce que l’on ignore est que notre indifférence vis à vis de l’oppression des autres est le premier responsable de l’oppression dont nous autres ou nos proches seront victimes demain car notre silence, notre inaction, notre désintérêt est la principale nourrice de cette injustice. Quand des gens se font abuser et tuer autour de vous et vous choisissez de ne pas vous en mêlez car vous semblez avoir une petite vie tranquille et parfaite, sachez que vous venez là, de donner une arme de plus à cet oppresseur dont il se servira pour vous faire mal demain. Ne pensez donc pas que votre silence vous protège, bien au contraire, ils vous met directement dans le viseur de l’oppresseur.

Farida Bemba Nabourema
Citoyenne Africaine Désabusée

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