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Il y a deux ans, la nouvelle que le régime militaire du Togo célébrait comme sa plus grande réussite était l'amélioration du rang du Togo dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale. Le rapport 2019 a été publié à un moment où le régime de Faure Gnassingbé avait perdu toute légitimité après des mois de protestations de centaines de milliers de citoyens togolais exigeant la fin de plus de cinq décennies de dictature. Les images horribles de soldats togolais battant et tuant des citoyens innocents dont certains n'avaient que neuf et dix ans et la brutalité télévisée du régime l'ont complètent décrédibilisé à l’échelle internationale. L'année suivante (2020) Faure Gnassingbé briguait un quatrième mandat et ses partenaires étrangers dont il a toujours compté sur le soutien pour truquer toutes les élections n'étaient pas si sûrs de la survie du régime. Mais Faure Gnassingbé avait besoin de quelque chose de différent pour tromper à nouveau le monde.La propagande massive qui a été organisée autour de la publication du rapport Doing Business cette année-là a prouvé que c'était de cette chose dont le régime comptait se servir sauver la face.
Faure Gnassingbé a organisé de multiples événements à l'international pour présenter le Togo comme une nation prospère et lui comme un grand leader : un chef d’état bienveillant qui sort son peuple de la pauvreté.Le rapport 2019 a vu le Togo gagner 40 places dans le rapport Doing Business du jour au lendemain comme par magie. L'activiste que je suis savait que ce n'était absolument pas un hasard si le Togo, qui était toujours classé parmi les pires pays pour faire des affaires, est passé de 40 places de 137 à 97 et cela se produit exactement à un moment où le régime était extrêmement contesté à cause de sa corruption, son népotisme, ses abus de pouvoir, sa mauvaise gouvernance et l’absence totale d'état de droit. L'activiste en moi qui a entendu de sources crédibles comment le régime a soudoyé des représentants d'institutions étrangères par le passé pour valider de fausses élections, pour blanchir ses horribles rapports sur les droits de l'homme sans parler de la forge somme d’argent investi dans ces sociétés de lobby à partir de 2017 lorsque les soulèvements ont commencé au Togo, j'étais absolument convaincue que le régime avait manipulé les chiffres d'une manière ou d'une autre.
Vers la fin de 2020, la banque mondiale a annoncé qu'elle mettrait en pause le rapport Doing Business en raison de certaines irrégularités notées dans les données. Juste après cette annonce, le régime de Faure Gnassingbé a publié une déclaration pour informer le "monde" que le Togo ne figurait pas parmi les pays touchés par les irrégularités. quelque chose à cacher. Faure Gnassingbe a même envoyé ses émissaires organiser des conférences de presse pour soit disant clarifier que le Togo n’était en aucun cas concerné. Comme le dit l’adage populaire “ qui se sent morveux se mouche” et la forte agitation du régime sanguinaire Togolais la trahissait.
Il y a de cela quelques jours, le 15 Septembre plus précisément, lorsque la banque mondiale a annoncé qu'elle sursoit totalement la publication du rapport Doing Business suite aux enquêtes et audits qui ont révélé que des cadres de la banque aurait falsifié des données en faveur de certains états, mes doutes étaient confirmés. Les enquêtes révèlent aussi que certains gouvernements ont abrogé des législations sur les droits du travail et en ont adopté de nouvelles législations qui privent totalement les travailleurs de leurs droits fondamentaux et de nombreux des politiques néolibérales qui ont été adoptées par des nations ont rendu les populations déjà vulnérables en danger d'exploitation. Bref, les états se sont donnés à des trucages juste pour remonter dans le rapport Doing Business même si cela mettait à risque les entreprises locales ainsi que les travailleurs. Suite à cela, j’ai à présent la pleine confirmation que Faure Gnassingbe que le peuple togolais a surnommé Fraude Gnassingbé à cause de ses fraudes électorales massives , a une nouvelle fois joué sa carte de maître fraudeur pour déplacer le Togo dans le dernier Doing Business Report. Une fois un fraudeur, toujours un fraudeur.
Moins d'un pour cent de la population mondiale sait que le Togo est dirigé par le plus ancien régime militaire d'Afrique. Parmi les rares personnes qui connaissent le régime, la grande majorité ignore l’énormité de la dictature à laquelle le peuple togolais est confronté et ce manque d'information, cet anonymat dont jouit le régime n'est pas une simple coïncidence. Le régime Gnassingbé est entouré de conseillers étrangers comme l’ancien président du FMI tombé en disgrâce Dominique Strauss-Khan qui est un conseiller personnel de Faure Gnassingbé, le mal réputé Premier ministre britannique Tony Blair et le très notoire avocat belge mis en examen et condamné pour vol dans son pays, Charles Debbasch sans compter les blanchisseurs tropicaux tels qu’Omar Arouna, l’ancien ambassadeur de Yayi Boni aux États-Unis payé à $1500 l’heure pour blanchir l’image de Faure Gnassingbé à Washington ou sa compatriote Reckia Madougou qui avait joué un grand rôle dans la création au sein même de
la présidence Togolaise, d’une cellule d’espionnage et d’harcèlement des activistes Togolais. Plus tôt cette année, un autre partenaire proche et allié du régime, le mafieu français Vincent Bolloré, a été condamné à payer 12 millions d'euros pour avoir corrompu le régime togolais. Une somme qui sera versée à l’état français bien que ça soit le peuple Togolais la victime. Du genre on viole votre enfant et la compensation pour le crime est versé à la mère du criminel. Bienvenu en Françafrique: Maman France s’en sort toujours avec profits. Bolloré lui a été condamné pour avoir manipulé les élections présidentielles de 2010 en faveur de Faure Gnassingbé et en retour, le dictateur lui a concédé le port du Togo pour 30 ans. Ceci justifie ce pourquoi en 2017, quand les Togolais se sont soulevés contre le régime, un journaliste français du média Canal+ appartenant à Bolloré fut viré pour avoir fait un reportage pas très favorable à la dictature Togolaise.
Le Togo est dirigé par une mafia internationale d'hommes d'affaires et de politiciens véreux et le régime Gnassingbé n'est que son pion. Cette mafia fournit au régime les meilleurs services de lobbying, la meilleure propagande et des rapports sur mesure comme Doing Business de la Banque mondiale qui garantissent que le régime apparaisse toujours comme étant progressiste. Ce que cette propagande coûte au peuple Togolais va au delà des pertes économiques colossales. Le peuple est dépossédé de toute liberté et de dignité. Plus d’une centaines de Togolais ont passé les deux dernières années en prison dans des conditions horribles juste pour avoir manifesté et exprimé leur ras-le-bol contre cinquante années de dictature. Ceux qui ont finit six pieds sous terre eux n’auront jamais la chance de vivre dans un pays où le citoyen a son mot à dire sur la gestion de leur nation.
Une chose que les Togolais doivent réaliser est que combattre ce régime passe absolument par la neutralisation des piliers qui le tiennent encore en place que sont l’armée et la mafia internationale à son service.
Farida Bemba Nabourema
Citoyenne Togolaise Désabusée

 

Tag(s) : #Togo, #CORRUPTION, #FaureMustGo
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