" />

  Torture

 

Quand on parle souvent des victimes qu’a fait le régime RPT, on évoque rarement les femmes car celles-ci sont très peu affichées sur la toile publique. Et pourtant, de nombreuses femmes togolaises ont été victimes d’atrocités inouïes de la part du régime RPT. Des actes barbares et cruels qui ne doivent pas restés impunis mais qu’on veut forcer le peuple à oublier tout en continuant de l’exploiter. Dans cet article, je vais compter l’histoire vraie de trois femmes qui ont été victimes de tortures et d’abus de la part du régime RPT et pour assurer la sécurité de ces dernières, je leur ai donné des pseudonymes et les appellerai donc  Mme Komlan, Mme Yao et Mme Kofi .

 

Mme Komlan et Mme Yao étaient  les épouses de deux monsieurs  qui avaient été arrêté dans une affaire de vol à mains armées d’un magasin sis à Tokoin Amoutievé  à Lomé du nom de Marc Lei. Leurs maris ensemble avec un autre sieur avaient été arrêtés par des gendarmes togolais et étaient accusés d’être les responsables de ce braquage. Mr Komlan et ses autres camarades avaient été tabassés et torturés sauvagement par les gendarmes pour les contraindre à avouer ces crimes mais ils ont nié cette accusation malgré les sévices de leurs « hotes ».

 

Alors pour obtenir des aveux, les gendarmes togolais ont décidé de s’en prendre aux épouses de ces messieurs dont Mme Komlan et Mme Yao. Ils ont ainsi enlevé de son domicile Mme Komlan qui était enceinte, l’ont conduit à la gendarmerie pour une « interrogation musclée ».Les gendarmes avaient demandé à Mme  Komlan de dénoncer son mari et d’avouer que ce dernier était responsable du crime dont il était accusé. Celle-ci, tout comme son époux nia l’accusation. Les gendarmes ont alors  choisit d’employer une méthode sauvage pour obtenir les aveux de la dame. Ils ont dévêtit cette dernière, ont enroulés ses seins de fils électriques et l’ont torturé au courant électrique. La dame sous le choc du courant fit  une fausse couche dans les locaux de la gendarmerie. La douleur, les gémissements et même le sang qui suintait sur cette dernière n’ont pas adoucit le cœur de ces gendarmes qui ont continué à l’électrocuter jusqu’à ce qu’elle ne perde connaissance.

 

Mme Yao, quant à elle avait été arrêtée pour les mêmes raisons dans la même affaire « Marc Lei ». Celle-ci venait de mettre au monde un bébé et habitait dans une petite pièce dans un quartier populaire de Lomé. Quand les gendarmes partirent arrêter cette dernière qui était seul avec son bébé au moment de l’arrestation, ils laissèrent le bébé de quelques semaines sur le lit et prirent la mère. Malgré les supplications de Mme Yao aux gendarmes pour trouver une garde à son bebe, les gendarmes togolais n’ont pas du tout été adamants. Quelques jours plus tard, le bébé laissé seul dans les pièces mourra de faim et de soif  et c’est l’odeur de la décomposition de son corps qui ont alerteront les voisins qui retoupèrent  cet innocent petit raide sur le lit de ses parents.

 

L’histoire de Mme Koffi ressemble beaucoup à celle de Mme Komlan à la seule différence que son mari qui était professeur à l’Universite de Lomé était accusé lui d’avoir distribué des tracts contre le régime RPT. Cette dame a donc été arrêtée pour avouer ce « crime » que niait son époux. Quand tout comme les autres dames elle dit ne pas savoir grand-chose de cela, elle fut sévèrement battue et torturée au courant électrique.

 

Aujourd’hui j’ai voulu partager l’histoire de ces trois femmes qui ont été victimes de cruauté pour avoir commis un seul crime : celui d’être l’épouse d’un homme suspecté d’un crime. Les cas sont légions et selon les témoignages que j’ai reçus, d’autres femmes ont été sauvages violées par les gendarmes avec des fusils insérés dans leurs appareils génitaux. Dans ces affaires, des mamans ont perdus des bébés et ont reçus des chocs physiques qui laisseront a jamais des séquelles terribles sur le corps. D’autres ont carrément perdu la vie comme une femme qui fut cognée sur la tête par un militaire avec un pilon.

Tout comme ces femmes, de nombreuses autres personnes ont été génialement torturées par les gendarmes du RPT. Tandis qu’aux femmes on enroulait les fils électriques sur les seins, aux hommes on les enroulait sur les testicules. Une victime m’a confié que suite à cela, il n’avait plus été en mesure de concevoir des enfants car ses appareils génitaux ont été sévèrement endommagés.

 

L’on se demande ce qui a poussé ces gendarmes zèles à tant de cruauté, de méchanceté et de barbarisme vis-à-vis de leurs semblables. Certes l’on ne peut pas dire qu’ils ont dans chaque cas reçus des ordres « d’en haut » sur la façon de traiter leurs prisonniers.  Mais ces abus ont été possibles à cause de la non-existence d’un état de droit et des non-sanctions des individus cruels. Le plus révoltant est que les personnes qui ont commis de telles atrocités circulent encore librement sans aucun remord apparent et d’autres ont même été promus et sont aujourd’hui des officiers supérieures qui affichent fièrement leurs galons obtenus au prix du sang verses par d’innocents citoyens et d’enfant qui n’ont même pas eu la chance de grandir et de connaitre le nom de parents ou celui de leur pays.  

 

D’aucuns diront que le passé reste le passé et qu’il ne sert à rien de remettre ces crimes sur la table. Et ceux qui disent cela sont des gens qui ou dont les parents n’ont jamais été victimes de tels actes. Et ça peut se comprendre qu’ils ne mesurent donc pas l’ampleur et la gravité de ces actions et qu’ils ne soient point gênés par l’impunité de ces crimes contre le peuple et contre l’humanité. Mais ce que je tiens à faire savoir à ces gens est que nous vivons dans un pays toujours par le même régime, les mêmes personnes ou des personnes nouvelles qui ont évolué dans le même système. Nous vivons toujours sous un régime qui continue et que rien n’empêche de continuer à abuser des populations sans aucune pénalité. Et donc, même si eux ou les membres de leurs familles n’ont pas été des victimes de tortures, il se peut que demain ça soit leur tour ou celui de leur frère, sœur, oncle, tante, cousin, conjoint ou ami pour un crime qu’ils auront ou n’auront pas commis. Dans notre pays, on ne se contente pas d’arrêter les suspects des crimes, on arrêté aussi souvent les proches de ceux-ci. Par conséquent, même si on  reste loin de la « politique », ou demeure  honnête, vous pouvez vous retrouver dans la gueule du loup pour le simple fait qu’on est le parent ou l’ami de X et Y.

 

La dictature et l’injustice n’est pas ségrégationniste et elle n’épargne personne. Des gens qui étaient et sont les maitres peuvent demain devenir des esclaves car la dictature est un système. Et le changement des visages et des acteurs n’assurent pas forcément celui du système. Kpatcha Gnassingbé le frère et ex-serviteur  zélé de Faure Gnassingbé lui-même pourra  en témoigner.

Lutter pour l’instauration d’un état de droit va au-delà d’aimer ou de détester un dirigeant ou un exécutant. Il est question de créer un système étatique fondé sur les bases de la justice, de l’équité et du respect de son prochain. Des notions et des valeurs qui doivent devenir  une tradition. Et cela commence par la destruction des piliers de l’autoritarisme.

 

 

Tag(s) : #Afrique
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :